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SON PORT. SON FORT ,

Aperçu Historique par le Bâtonnier MEIGNIÉ ; Avocat Honoraire à la Cour d'Appel de Douai ; Ancien Maire de la Commune

AVANT PROPOS (écrit vers 1970)

Il faut applaudir et encourager les initiatives heureuses et désintéressées de ceux qui ont un idéal.
Les "AMIS DU FORT" aiment Ambleteuse, et on les comprend.
Le Fort Vauban le dernier subsistant de ceux qui autrefois défendaient notre côte constitue incontestablement, avec la Baie, un des principaux attraits du site pittoresque d'AMBLETEUSE. Il fait partie de sa silhouette,
Il a été très endommagé pendant la dernière guerre. Sa ceinture extérieure présentait de profondes crevasses, dans lesquelles la mer s'engouffrait, minant l'ouvrage qui menaçait ruine, Allait-il disparaître, emporté par les flots, comme celui de Wimereux?
Les "AMIS DU FORT" ne l'ont pas voulu. Des habitants et des estivants de bonne voIonté, de tous àges, ont commencé par des travaux de consolidation de première urgence.
Puis ils ont constitué notre Association.
Celle-Ci a pu acquérir la propriété du Fort de la manière la plus légale.
Cela suffit pour que l'Administration des Monuments Historiques Le Fort étant classé acceptât d'entreprendre la réfection complète.
Notre Fort est désormais sauvé.
L'auteur de ces lignes est, lui aussi, très attaché à notre station depuis plus de soixante ans. Dans sa lointaine enfance, combien de fois n'a t'il pas escaladé les murailles du Fort pour y jouer à la petite guerre avec des camarades de son âge, et y rêver d'aventures.
Or il se trouve qu'ayant beaucoup d'amis parmi les habitants et les estivants d'Ambleteuse, il a été Maire de la Commune entre les deux guerres.
Il lui est arrivé, durant cette période, de donner des conférences dans la salle Jeanne d'Arc au profit des ouuvres locales. L'une d'elles avait pour objet l'Histoire d'Ambleteuse, dont l'ancienneté et la richesse flattaient son orgueil municipal,
Il a pu en retrouver le texte.
Les "Amis du Fort" lui ont fait l'honneur de le lui demander et d'y consacrer un numéro spécial du Bulletin de l'Association.
C'est un travail sans aucune prétention. Comme toujours en pareille matière, il s'agit d'une compilation résumée des ouvrages antérieurs notamment ceux de l'Abbé GERREBOUT, ancien curé d'Ambleteuse, de Monsieur HAIGNERÉ, auteur du Dictionnaire Archéologique du Pas de Calais, complétée par des recherches personnelles dans les archives de la Chefferie du Génie de Boulogne.
Cet aperçu contient certainement des erreurs historiques ou des affirmations discutables, que le lecteur voudra bien excuser.
Son Auteur espère seulement qu'il pourra intéresser tous les amis d'Ambleteuse et de son site.
Il est divisé en cinq parties, qui correspondent aux diverses périodes d'un long passé :

1) César et les légions Romaines.

2) Le Moyen Age,

3) La place forte, l'occupation Anglaise et la Bataille d'Ambleteuse,

4) Le Port ou une ambition déçue.

5) Les deux Empereurs.

NOTE DE LA REDACTION : Le lecteur voudra bien excuser aussi

la modestie de l'Auteur. Travail sans prétention, dit-il, dont le but n'est pas d'apporter des notions nouvelles, mais simplement d'intéresser ceux qui aiment Ambleteuse.
Nous tenons cependant à préciser qu'il ne s'agit pas d'un résumé hâtif d'histoire locale rédigé à partir de traditions non contrôlées, mais bien d'un condensé, dûment vérifié, de l'histoire très riche et souvent tragique de cette partie de la côte Boulonnaise, L'auteur a particulièrement poussé les recherches cartographiques, Nous n'avons pas reproduit les documents originaux, difficilement lisibles pour un lecteur non initié; mais les dessins établis d'après ces documents sont rigoureusement exacts et ont été repris sur la même échelle : ainsi, le lecteur suivra facilement les changements du site d'une époque à l'autre, et il pourra même retrouver sur place les derniers vestiges de cette longue histoire.

LA COTE BOULONNAISE DANS L'ANTIQUITÉ

A la fin. de la Préhistoire, les estuaires de la côte Boulonnaise étaient beaucoup plus profonds; la Liane et la Canche formaient deux ports naturels exposés directement aux vents et aux courant de l'Angleterre comme disent les marins. Une troisième baie, presque aussi importante mais disposée en sens opposé, occupait l'estuaire de la Slack. Bien avant l'arrivée des Romains, le trafic à travers le Détroit se faisait couramment (commerce de l'Etain entre autres) et les M0RlNl, peuple fixé entre l'Aa et la Canche, tenait à son monopole.
En 55 et en 54 avant .J.C., Jules César lança deux expéditions de reconnaissance en Angleterre, d'où les Gaulois recevaient des secours. Il prit personnellement le commandement des deux opérations et il les relata dans un livre qui est parvenu jusqu'à nous et que connaissent tous les latinistes.
Pour la première expédition, il mentionne l'utilisation d'un port principal où embarquait l'infanterie, et d'un port secondaire où était regroupée la cavalerie, situé à 3.000 Pas Romains du premier port, soit 13 Km, Il ajoute que la flotte portant t'infanterie partit sans difficultés alors que le vent retenait dans le port annexe les bateaux portant la cavalerie. La disposition des estuaires de ta Liane et de ta Slack se prête exactement à cette description, car les vents dominants, s'ils facilitent ta sortie de l'embouchure de la Liane, bloquent en même temps celle de la Slack en la frappant de face. Il y a exactement 13 Km entre les hauteurs stratégiques de Boulogne et celles d'Ambleteuse. Les autres points de la côte ne se prêtent guère à cette interprétation.
César ne situe pas exactement le port principal qu'il nomme PORTUS ITIUS.
La traduction précise de son texte dit seulement que :
"A PARTIR DE CE PORT, LA TRAVERSEE ETAIT TRES FACILE VERS LA GRANDE BRETAGNE, QUI EST A TRENTE MILLE PAS ENVIRON DU CONTINENT"
Il ne nous donne pas, comme l'ont cru certains historiens, la position de sa base par rapport à l'Angleterre, mais seulement la largeur moyenne, d'ailleurs exacte, du Pas de Calais. il est bien établi que le Port le plus important, pendant toute la durée de l'Empire Romain, resta l'Estuaire de la Liane. La grande flotte Romaine de la Manche, qui garantissait la permanence des communications avec les territoires conquis en Angleterre, y était basée tout entière. Le nom Gaulois de ce port, GESORIAC, fut changé en BONONIA vers l'an 300. Le nom d'lTlUS semble avoir été un terme géographique plus général, désignant l'ensemble du Promontoire d'Artois. Enfin, les divers emplacements nommés "Camps de César" que l'on trouve le long des côtes de la Manche Orientale et de la Mer du Nord, sont des sites qui ont été occupés depuis la protohistoire jusqu'au Moyen Age. Aucune preuve archéologique sur le terrain n'a jamais pu démontrer que l'un de ces ouvrages avait été Port ltius.


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